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Initial Coin Offering : éclaircissements et enjeux

14:44 21 november in Article
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Les ICO, ou Initial Coin Offerings, suscitent depuis quelques mois un intérêt grandissant. En effet, en 2017, plus de trois milliards de dollars de fonds ont été levés par des start-up grâce à ce nouveau mode de financement. Néanmoins, investir par le biais de ces ICO n’est pas sans risques…

Comment cela fonctionne ? 

Lorsqu’une start-up souhaite développer un projet basé sur la technologie blockchain, elle peut le faire en levant des fonds via une ICO. Pour cela, elle émet des jetons (tokens) sur une plateforme spécialisée. Ceux-ci peuvent être considérés comme des actifs numériques.  Les investisseurs intéressés utilisent ensuite des cryptomonnaies (bitcoin, ether…) pour acquérir ces tokens.

Au final, les tokens achetés possèdent une valeur d’usage. Ils peuvent par ailleurs être classifiés selon quatre catégories :

  • Les tokens utilitaires, permettant l’accès à des biens ou services ;
  • Les tokens equity, donnant droit à une rémunération définie selon les résultats de l’organisation ;
  • Les tokens communautaires, impliquant les investisseurs dans la gouvernance de la blockchain développée par la start-up ;
  • Les assets tokens, représentant la contrevaleur d’un ou plusieurs actifs sous-jacents.

 

Pourquoi cet attrait pour les ICO ?

Au niveau des investisseurs, ceux-ci cherchent à miser sur le déploiement positif d’un projet et, par conséquent, à voir la valeur de leurs tokens s’accroitre. Ils peuvent par la suite soit utiliser ces tokens, soit les revendre à un taux plus intéressant.

Les initiateurs d’ICO souhaitent, quant à eux, lever des sommes importantes pour un projet qui n’en est qu’à ses premières phases de développement. Les ICO leur permettent ainsi de contourner le système traditionnel de capital-risque qui ne leur aurait certainement pas permis de lever de tels fonds vu la précocité du stade de développement du projet.

Mise en garde par la FSMA

Suite à l’engouement pour ce type d’investissement, les autorités financières de différents pays se sont penchées sur le phénomène.

En Belgique, la FSMA a mis en garde le public en rappelant que de nombreuses ICO ne sont assujetties à « aucune réglementation et ne font ainsi pour l’instant l’objet d’aucun contrôle. Tout participant à une ICO doit dès lors savoir que l’opération en question est susceptible de n’obéir à aucune règle et que le consommateur n’est nullement protégé » En outre, l’autorité financière a signalé qu’il est compliqué d’évaluer les risques liés à ces opérations. Par conséquent, la possibilité de perte en capital est réelle.

Un autre problème souligné réside dans le fait que certaines ICO sont créées à des fins d’escroqueries. Toutefois, il existe des indices permettant de les déceler : objectifs irréalistes, publicité intrusive, informations limitées…

En conclusion, l’on peut affirmer que les ICO offrent un changement de paradigme de par le bouleversement qu’elles amènent au niveau des règles traditionnelles de l’économie digital. Quoi qu’il en soit, c’est l’avenir qui précisera les opportunités et les aléas de cette technologie de rupture.

Sources : FSMARevue Bancaire